Un grand nombre de personnes atteintes du cancer font appel aux soins complémentaires dans le but de diminuer les effets secondaires de la thérapie conventionnelle ainsi que pour adresser l'aspect émotif de leur expérience 1, un aspect qui, le sait-on maintenant, joue un rôle déterminant dans l'évolution de la maladie. L'acupuncture est l'une de ces modalités de traitement complémentaire qui gagne en reconnaissance depuis que la recherche scientifique et l'expérience clinique de certains grands centres de recherche et de traitement du cancer valident son rôle bénéfique en oncologie 2.
Nous entendons maintenant de façon courante le terme «médecine intégrative», particulièrement dans le domaine de l'oncologie. Ce nouveau modèle de pratique holistique a pour but de bâtir sur l'approche réductionniste de la pratique médicale courante en adoptant une perspective élargie de l'expérience humaine face à la maladie. Il vise donc à offrir un plus grand confort au patient et par la même occasion, de meilleures chances de succès. L'acupuncture constitue désormais une modalité de traitement incontournable dans un programme d'oncologie intégrative.
Les recherches récentes nous permettent maintenant d'expliquer en grande partie les principaux mécanismes d'action de l'acupuncture. La littérature médicale portant sur le rôle de l'acupuncture en oncologie est pour le moins abondante. Une recherche rapide sur le site internet de Pubmed (Librairie Nationale de Médecine des États-Unis) utilisant les mots 'acupuncture' et 'cancer' produira au-delà de huit cents rapports d'études cliniques et articles scientifiques écrits sur le sujet.
Il est important de comprendre que l'acupuncture dans le cadre de l'oncologie n'est pas utilisée à des fins curatives, mais bien pour augmenter la tolérance du patient à la thérapie conventionnelle. Elle vise à contribuer à la diminution des symptômes physiques, à la gestion de l'anxiété et au maintien de la qualité de vie durant et après la thérapie.
La recherche scientifique a démontré une efficacité notable sur les symptômes suivants : la fatigue post-chimiothérapie, les nausées, la xérostomie (sécheresse de la bouche), les déséquilibres vasomoteurs (les chaleurs), le déficit immunitaire ainsi que les douleurs liées au traitement ou à la maladie elle-même 2.
Au cours d'un cycle de traitement, l'acupuncteur pourra se concentrer à atténuer certains symptômes physiques, traiter l'anxiété si présente et voir à maintenir l'état général ainsi que l'équilibre relatif de l'organisme durant ou après un cycle de chimio/radiothérapie. Le cas de chaque individu étant unique, l'attention sera portée là où les gains les plus importants seront anticipés.
L'organisme étant dans un état d'affaiblissement relatif, il importe à l'acupuncteur de prendre certaines précautions pour s'assurer que le patient soit disposé au traitement. Idéalement il effectuera un suivi actif de la formule sanguine du patient pour s'assurer de son état immunitaire et de la capacité de son sang à coaguler. Il utilisera une technique aseptique stricte et un doigté délicat. Il est aussi préférable que le patient informe son équipe médicale traitante du suivi en acupuncture dans le but d'adresser toutes contre-indications possibles. L'acupuncture, lorsque pratiquée par un clinicien compétent et expérimenté, est reconnue sécuritaire pour le patient cancéreux selon les autorités médicales qui se sont penchées sur le sujet 3.
En général, l'effet d'un traitement est relaxant. Les aiguilles sont d'usage unique, à peine trois fois plus grosses qu'un cheveux et conçues pour s'insérer dans la peau sans résistance. On compare la sensation causée par l'aiguille à une piqûre de moustique, mais il arrive qu'elle soit plus prononcée allant du picotement léger à l'engourdissement. Ces sensations ne durent toutefois que le temps de l'insertion de l'aiguille. Des effets bénéfiques peuvent être ressentis dès la première visite et un suivi de quelques traitements rapprochés est préférable pour des effets durables. Au Québec, la pratique de l'acupuncture est régie par un ordre professionnel et les soins sont couverts par une majorité de régimes d'assurance privés et collectifs.
Cette nouvelle tendance holistique de médecine intégrative vient renforcer l'importance de considérer le lien entre le corps, le mental et l'esprit dans le traitement de la maladie. La médecine traditionnelle chinoise considère depuis des millénaires ce lien en relation à la santé et à la maladie. Il semble naturel que dans cette ère de conscientisation elle fasse surface comme pierre angulaire d'une approche multidisciplinaire en oncologie.
Thierry Côté, Acupuncteur
Références
1.Deng G, Cassileth BR. Integrative Oncology: Complementary Therapies for Pain, Anxiety, and Mood Disturbance.CA Cancer Journal Clin 2005.
2.Weidong L, Dean-Clower E, Doherty-Gilman A, Rosenthal DS. The Value of Acupuncture in Cancer Care. Hematol Oncol Clin North Am. August 2008.
3.Weidong Lu, Rosenthal DS. Recent Advances in Oncology Acupuncture and Safety Considerations in Practice. Current Treatment Options in Oncology 2010.
Nous entendons maintenant de façon courante le terme «médecine intégrative», particulièrement dans le domaine de l'oncologie. Ce nouveau modèle de pratique holistique a pour but de bâtir sur l'approche réductionniste de la pratique médicale courante en adoptant une perspective élargie de l'expérience humaine face à la maladie. Il vise donc à offrir un plus grand confort au patient et par la même occasion, de meilleures chances de succès. L'acupuncture constitue désormais une modalité de traitement incontournable dans un programme d'oncologie intégrative.
Les recherches récentes nous permettent maintenant d'expliquer en grande partie les principaux mécanismes d'action de l'acupuncture. La littérature médicale portant sur le rôle de l'acupuncture en oncologie est pour le moins abondante. Une recherche rapide sur le site internet de Pubmed (Librairie Nationale de Médecine des États-Unis) utilisant les mots 'acupuncture' et 'cancer' produira au-delà de huit cents rapports d'études cliniques et articles scientifiques écrits sur le sujet.
Il est important de comprendre que l'acupuncture dans le cadre de l'oncologie n'est pas utilisée à des fins curatives, mais bien pour augmenter la tolérance du patient à la thérapie conventionnelle. Elle vise à contribuer à la diminution des symptômes physiques, à la gestion de l'anxiété et au maintien de la qualité de vie durant et après la thérapie.
La recherche scientifique a démontré une efficacité notable sur les symptômes suivants : la fatigue post-chimiothérapie, les nausées, la xérostomie (sécheresse de la bouche), les déséquilibres vasomoteurs (les chaleurs), le déficit immunitaire ainsi que les douleurs liées au traitement ou à la maladie elle-même 2.
Au cours d'un cycle de traitement, l'acupuncteur pourra se concentrer à atténuer certains symptômes physiques, traiter l'anxiété si présente et voir à maintenir l'état général ainsi que l'équilibre relatif de l'organisme durant ou après un cycle de chimio/radiothérapie. Le cas de chaque individu étant unique, l'attention sera portée là où les gains les plus importants seront anticipés.
L'organisme étant dans un état d'affaiblissement relatif, il importe à l'acupuncteur de prendre certaines précautions pour s'assurer que le patient soit disposé au traitement. Idéalement il effectuera un suivi actif de la formule sanguine du patient pour s'assurer de son état immunitaire et de la capacité de son sang à coaguler. Il utilisera une technique aseptique stricte et un doigté délicat. Il est aussi préférable que le patient informe son équipe médicale traitante du suivi en acupuncture dans le but d'adresser toutes contre-indications possibles. L'acupuncture, lorsque pratiquée par un clinicien compétent et expérimenté, est reconnue sécuritaire pour le patient cancéreux selon les autorités médicales qui se sont penchées sur le sujet 3.
En général, l'effet d'un traitement est relaxant. Les aiguilles sont d'usage unique, à peine trois fois plus grosses qu'un cheveux et conçues pour s'insérer dans la peau sans résistance. On compare la sensation causée par l'aiguille à une piqûre de moustique, mais il arrive qu'elle soit plus prononcée allant du picotement léger à l'engourdissement. Ces sensations ne durent toutefois que le temps de l'insertion de l'aiguille. Des effets bénéfiques peuvent être ressentis dès la première visite et un suivi de quelques traitements rapprochés est préférable pour des effets durables. Au Québec, la pratique de l'acupuncture est régie par un ordre professionnel et les soins sont couverts par une majorité de régimes d'assurance privés et collectifs.
Cette nouvelle tendance holistique de médecine intégrative vient renforcer l'importance de considérer le lien entre le corps, le mental et l'esprit dans le traitement de la maladie. La médecine traditionnelle chinoise considère depuis des millénaires ce lien en relation à la santé et à la maladie. Il semble naturel que dans cette ère de conscientisation elle fasse surface comme pierre angulaire d'une approche multidisciplinaire en oncologie.
Thierry Côté, Acupuncteur
Références
1.Deng G, Cassileth BR. Integrative Oncology: Complementary Therapies for Pain, Anxiety, and Mood Disturbance.CA Cancer Journal Clin 2005.
2.Weidong L, Dean-Clower E, Doherty-Gilman A, Rosenthal DS. The Value of Acupuncture in Cancer Care. Hematol Oncol Clin North Am. August 2008.
3.Weidong Lu, Rosenthal DS. Recent Advances in Oncology Acupuncture and Safety Considerations in Practice. Current Treatment Options in Oncology 2010.